Plus de 70 années se sont écoulées… Et si on comparait…
L’évolution, la famille, les mœurs, les commerces, la vie au village…
« Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître ; Ecourt en ce temps-là… » |
Déjà dans les années 50, nos parents et grands-parents se plaisaient à dire : « Mon Diu, si les viux i r’venotent au monne, i n’ein crorotent pons leus ziux et leus orinles (1) ». Tout simplement, on ne parlait pas français ; le langage utilisé par les habitants c’était le patois. On avait tendance à dire que celui qui cherchait à parler français, passait pour faire des ‘manières’.
Bien entendu, en classe on ne s’exprimait pas en patois avec l’instituteur. Au collège de Marquion, en nous entendant parler, l’enseignant disait : « Vous, vous êtes de Rumaucourt » ou à un autre : « Vous, vous êtes d’Ecourt ». Evidemment, chaque village avait son accent particulier et celui-ci avait su trouver ses repères. |
En quelques décennies, notre génération a assisté et participé à une évolution jamais égalée au cours des siècles précédents. En comparant avec les années écoulées, parfois les anciens peuvent se demander si l’on ne marche pas sur la tête.
D’une époque où l’on se chauffait à la tourbe, alors qu’en même temps les bœufs tiraient encore les moissonneuses-lieuses (période où rien n’était jeté par mesure d’économie), on est passé à une nouvelle ère de consommation et de gaspillage qui ne fait que se développer.
On peut s’interroger et se demander où nous conduit cette course sans limites. L’intention n’est pas de dire si c’était mieux avant, mais de comparer des situations, en citant des exemples vécus ou connus et en même temps, de s’adresser à ceux qui viendront plus tard et qui un jour, c’est inévitable, seront contraints peu à peu, de redécouvrir avec certaines similitudes, ce mode de vie passé ; parfois, la comparaison amène à côtoyer la chronique et l’étendue du sujet, ne permet pas de tout aborder. |
Les bœufs tractant la moissonneuse-lieuse de Clément Wiart (invention de 1872)
Pour en revenir à nos parents et à nos vieux qui allaient chercher l’eau dehors (2), à la pompe à bras, quand elle n’était pas gelée (l’eau était alors naturelle et potable, sans additif ni désinfectant – période que nous avons aussi connue), comment s’exprimeraient-ils s’ils ressuscitaient et constataient l’évolution en bien ou en mal qui est survenue ces soixante-dix dernières années ? Impensable, irréel, fantastique, scandaleux, burlesque, génial, indécent, inimaginable et combien d’autres qualificatifs et superlatifs ! Epoque où un Président de la République payait ses factures d’électricité à l’Elysée.
Pourtant dans les années 50, si on prend justement pour exemple l’électricité qui avait été une découverte majeure, son utilisation se limitait pour la plupart des habitants, à s’éclairer, faire fonctionner la batteuse à linge ou à écouter la radio. A remarquer qu’à Ecourt, des habitations n’avaient pas encore d’installation électrique. Elle servait principalement à alimenter les usines, les ...
(1) « Mon Dieu, si les vieux revenaient au monde, ils n’en croiraient pas leurs yeux ni leurs oreilles ». (2) Ecourt ne disposait pas de l’eau courante ; le château d’eau a été construit en 1967 (photo plus haut).
Merci à Serge LEBLANC , pour la publication de cette page (voir revue n°19 page 5 à page 17) |
LES AUTRES PAGES |
|